El Canon est une revue espagnole non périodique consacrée à l'Arte Flamenco créée en 2007. Chaque numéro est dédié à une figure du monde flamenco. Après un arrêt en 2009, les rennes de la publication ont été repris en 2011 par des passionnés de culture de Madrid et Lebrija - Emilio Gil, Agapito Pageo, Juan Verdu et Bruto Pomeroy - qui ont édité le 3ème numéro au mois de juin dernier.
El Canon est l'héritier direct de la revue "La Caña", anciennement dirigée et éditée respectivement par Emilio Gil et Agapito Pageo. Se sont joints au projet Juan Verdu, actuel directeur du Festival Suma Flamenca à Madrid, et Bruto Pomeroy, agitateur culturel domicilié à Lebrija où il dirige la galerie "El Viajero Alado".
De format atypique, El Canon ne ressemble à aucune autre publication. Ses pages en papier glacé sont un plaisir autant pour les yeux que pour le toucher. Sa mise en page est extrêmement originale. La typographie est soignée et aérée, ce qui rend l'ouvrage agréable à lire. Quant à son contenu, il est lui aussi fort intéressant.
Le numéro 3 a une couverture en papier glacé argenté, de même que les pages annonçant chacune des rubriques. Un bandeau transparent sur la couverture comporte une citation d'Enrique Morente "¿ Y no deberiamos, mejor, declarar a la Humanidad Patrimonio del Flamenco ?". C'est une photographie de Mauricio Sotelo qui illustre la couverture, car le grand compositeur madrilène est le protagoniste principal du numéro. Un numéro qui est toutefois dédié à Enrique Morente, à qui El Canon consacre ici une vingtaine de pages, dont certaines écrites par Balbino Gutierrez, auteur de la biographie du cantaor, "Enrique Morente-La voz Libre". El Canon dédiera entièrement l'une de ses prochaines parutions à Enrique Morente.
Le dossier consacré à Mauricio Sotelo est extrêmement complet, on y trouve tout ce qui concerne l'artiste ; des articles sur le compositeur, ses photos de travail avec Arcangel, sa biographie, et une longue liste de toutes ses collaborations au flamenco, entre autres...
La section "El Cajon" n'est pas consacrée aux percussions, il s'agit plutôt d'une boîte à art. On y trouve des letras, quelques pages consacrées au Flamenco Project de Steve Kahn, à La Argentinita et Pilar Lopez, et un intéressant article de Manolo Sanlucar sur Diego del Morao.
Mais au delà du flamenco, El Canon est une fenêtre ouverte sur la culture et sur l'art en général.
Seul bémol, un prix qui peut sembler excessif, 20 euros, mais il est en rapport avec la qualité de l'impression et du travail, les éditeurs ayant fait le choix de se ne pas se laisser envahir par les annonces, qui sont quasiment inexistantes. El Canon est comme un beau livre, aussi beau à l'intérieur qu'à l'extérieur, avec des textes qu'il faut se donner la peine de lire pour en découvrir la richesse. A offrir ou à s'offrir, et à collectionner comme un objet rare.
Pour commander la revue "El Canon", envoyer un mail à elviajeroalado@elviajeroalado.com. Tarif 20 euros + frais d'envoi.