Belén López

Le flamenco mérite un traitement digne comme à Nîmes

Belen Lopez est née à Tarragona de parents andalous originaires de Séville et Cordoue, mais elle vit à Madrid depuis l'âge de 10 ans. Elle découvre le flamenco toute petite et décide très tôt de se consacrer au baile. Aujourd'hui à 23 ans et de nombreux prix à son actif, elle est l'une des bailaoras les plus prometteuses.

Souvent comparée à Carmen Amaya, la danseuse déclare que ce sont des paroles très fortes "Que l'on me compare à un tel phénomène est une fierté, cela me touche, je ne sais comment l'expliquer. Je ne prétends pas l'imiter, mais je suis heureuse que l'on me compare à elle, c'est une grande joie, nous devons tous boire de cette source pure et vraie".

Belen connaît très tôt le drame de la disparition des êtres chers, aussi quand elle évoque sa fracture du tibia qui l'a immobilisée durant plusieurs mois il y a deux ans elle relativise beaucoup "Ce fut relativement facile car j'avais eu auparavant d'autres coups durs importants dans la vie, en plus j'avais le soutien moral de ma famille et d'amis qui ne sont pas de ma famille, tout cela m'a beaucoup aidée à remonter la pente".

Sur scène Belen Lopez trouve toujours la force de se surpasser. Elle est comme transcendée "La scène est un monde magique, c'est un autre niveau complètement différent. Lorsque je danse j'aime me concentrer sur les choses les plus profondes que j'ai en moi et les offrir au public, lui permettre d'entrer dans mon monde."

Belen ne tarit pas d'éloges sur le Festival de Nîmes qui l'a invitée à se produire dans son prestigieux théâtre. "J'ai adoré le festival, et tous mes proches sont du même avis. C'est un festival merveilleux, avec une excellente organisation, que je n'ai connue que dans très peu d'endroits, et ça il faut le souligner car le flamenco mérite un traitement digne, et surtout une tendresse comme celle reçue ici, une affection du public, des gens de l'organisation... Ensuite tu es différente quand tu montes sur scène pour être à la hauteur de tout ça, et tu essayes de donner le meilleur de toi-même comme ce que chacun de nous a essayé de faire ce soir, et je crois que l'on y est arrivé !".

Au sujet du bolero qu'elle danse au milieu du spectacle Belen confie "Il y a un moment où mon ami David chante por taranta. J'arrive à ce moment car c'est une façon de laisser Nîmes entrer dans ma vie, dans ma maison. La bata de cola que je porte est comme un abri qu'ensuite j'enlève, c'est une sorte de carapace, de protection que j'ai pour ne pas être touchée par les choses en tant que personne. En tant que personne, car en tant qu'artiste je n'ai aucune carapace ! Comme personne tu te protèges des choses qui peuvent te blesser ou t'affecter. Mais au final, Belen Lopez n'est pas comme ça. Belen est plus sensible, plus douce, alors j'enlève la carapace, et je laisse Nîmes entrer dans ma maison, dans ma famille, c'est une façon de la remercier".

Remerciements à Joëlle Martin et à Telva

Flamenco Culture, le 18/01/2011

<< Retour au reportage



© Flamenco-Culture.com 2004-2024. Tous droits réservés - Marque déposée - Contact