María Terremoto et Carmen Grilo

La nouvelle génération de voix féminines de Jerez

© Javier Fergo / Festival de Jerez

C'est María Terremoto petite fille de la légende du cante jerezano et fille de Terremoto hijo qui s'est jetée la première dans l'arène, un peu tendue par cette première scène officielle ce qui semble compréhensible à tout juste vingt ans. Dans cette salle du Palais de Villavicencio, sans sonorisation avec un Manuel Valencia très à l'écoute à la guitare et un public bienveillant, la jeune cantaora a commencé sa faena par une malagueña bien posée avant de dérouler des tientos – tangos majestueux comme on les aime à Jerez. Dans les fandangos s'est exprimée toute sa sensibilité, et sa fougue naturelle s'est révélée pendant la fiesta por bulería où elle a su doser subtilement les letras classiques avec juste quelques couplets por cancíon. Qu'elle en soit remerciée. Ses qualités artistiques sont évidentes et ne demandent qu'à se développer, bon sang ne saurait mentir. María a donc pris son alternative avec brio.

Carmen Grilo par la suite avait décidé de tout donner pour ce court et intense récital mais elle a surpris l'assistance en commençant par « Todo es color » de Lole Montoya plus proche de la canción española que du flamenco. Debout et près du public elle a donné un premier aperçu de sa riche palette interprétative et émotive. Dans les tientos on a pu apprécier sa façon d'allonger les tercios et de les orner de quantité de « babeos » et « lalies » multipliant les syllabes jusqu'à rendre le texte incompréhensible mais augmentant la force dramatique du chant. Les soleares et les fandangos ont confirmé sa maîtrise du répertoire de base et son tempérament de feu. Elle a conclu par les inévitables bulerías et invité sur scène ceux qui voulaient l'accompagner aux palmas. Ce sont David Lagos et Joaquín Grilo qui se sont portés volontaires. On n'aurait pas pu rêver mieux. Donnant le ton par un « temple » qui convoquait La Paquera, la jerezana a livré une fiesta pur jus que son frère a couronné par une de ces « vueltecitas por bulería » dont il a le secret. Le public déjà acquis a explosé en applaudissements.


Dolorès Triviño, le 22/02/2016

<< Retour au reportage


EQUIPE ARTISTIQUE:: Cante - Carmen Grilo
:: Guitare - Manuel Valencia
:: Cante - Maria Terremoto
:: Guitare - Juan Requena

© Flamenco-Culture.com 2004-2024. Tous droits réservés - Marque déposée - Contact