La France reçoit le prix Catedral del cante pour son travail de diffusion et conservation du flamenco

Durant deux-cent ans, la nation française a oeuvré à la valorisation et à la protection de l'arte flamenco, alors qu'en Espagne il était dénigré.

Le Festival del Cante de las Minas a remis le 9 août 2011 la troisième édition du Premio Catedral del Cante à la France, pour son travail de conservation, de promotion et de diffusion de la culture et de l'arte flamenco, une culture qu'elle considère comme la sienne depuis 200 ans, offrant un abri et une raison d'être aux milliers d'artistes flamencos qui ne le trouvaient pas dans leur propre patrie, l'Espagne.

Cette troisième remise de prix rend justice à la République française. L'ambassadeur de France en Espagne Bruno Delaye absent, c'est l'Attaché à la culture de l'ambassade, Jean-Luc Blouet, qui s'est vu remettre le prix, déclarant que le flamenco est très enraciné en France. Les français cultivés et romantiques du XIXème siècle ont découvert et ont aimé le flamenco, mettant sur le devant de la scène les grandes figures de cet art. Paris s'est converti en le centre névralgique de la diffusion du flamenco au reste du monde au début du XXème siècle.

Pour sa part, le président du Festival, Francisco Bernabé, souligna que la France est "une nation qui sait apprécier le meilleur de notre culture, alors qu'en Espagne nous ne sommes pas capables de le faire, on le voit par rapport à ce qu'il se passe en ce moment avec la tauromachie". Bernabé ajouta que les liens entre le Festival del Cante de las Minas de La Unión et le festival Flamenco de Nîmes, avec qui le festival de la Union avait déjà collaboré par le passé, allaient se développer.

Avant la remise du prix, le flamencologue José Manuel Gamboa disserta sur “La doble F: Francia y el flamenco”, soulignant l'importance qu'a eu le pays voisin dans la conservation et la promotion du flamenco, au moment où en Espagne, au XIXème et jusqu'à la moitié du XXème siècle, il était sous-valorisé. "Paris fut la Mecque où le flamenco a atteri, et grâce à la passion et au travail accompli par les français, nous a legué le flamenco à nous l'Espagne" affirma Gamboa en illustrant ses propos par un enregistrement d'Enrique Morente chantant le flamenco en français afin de montrer la relation étroite qui existe entre la France et le flamenco. "L'Andalousie ne peut s'approprier le patrimoine flamenco. Merci à la France et que cette union perdure" conclut-il.


Fundacion Cante de las Minas, le 09/08/2011


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