C'est ainsi que le bailarin et ses danseuses se sont illustrés avec leur propre langage dans des palos flamencos aussi divers que les fandangos de Huelva, alegrias, sevillanas, tanguillos, tangos, malagueña et abandolaos... mettant en oeuvre toute leur connaissance de la danse espagnole. On retiendra en particulier les alegrias d'Alejandro Molinero, au style inédit et intriguant, le tableau où les huits danseuses de la compagnie arborent des dés à coudre à chaque doigt pour s'en servir comme percussions, et la formidable prestation au cante de Natalia Garcia, jeune cantaora de Madrid qui nous a régalés tout au long de la soirée, notamment d'une très belle Milonga, sans oublier bien sûr le guitariste Fernando de La Rua, véritable pilier musical de la création.

Dans un festival où la part du flamenco est prépondérante, il n'est pas toujours facile pour la danse espagnole de trouver sa place. Il y a quelques années on pouvait encore la voir au Teatro Villamarta mais pour les 20 ans, elle a été "reléguée" à la Sala Paul, qui n'est pas l'espace scénique idéal pour un ballet, mais la compagnie madrilène s'y est très bien adaptée. Un travail intéressant et inédit, qui donne une autre vision du baile.