Après son 25ème anniversaire l'an dernier, le Festival Flamenco de Nîmes a pris un nouveau tournant en faisant le pari audacieux d'inclure dans sa programmation 2016 le spectacle "Bach Flamenco". Retour sur ce spectacle insolite qui mêle musique classique et flamenco.
En milieu d'après-midi du dimanche 17 janvier, la talentueuse bailaora et chorégraphe toulousaine d'origine andalouse - actuellement basée à Paris - Veronica Vallecillo a présenté sa création "Bach Flamenco", accompagnée par le violoncelliste Raphaël Perraud. Ce spectacle était la surprise de la programmation cette année dans un festival qui se veut plutôt orthodoxe. Nous l'avions déjà vu à Paris dans un format différent, et c'est de nouveau à guichet fermé qu'il a été présenté à l'Odéon de Nîmes à des aficionados curieux de voir comment le flamenco pouvait se marier avec la musique de Jean Sébastien Bach.
Pour Veronica, artiste atypique au parcours artistique très riche, monter un spectacle autour de la musique de Bach était une évidence, car elle s'entraîne depuis toujours sur cette musique. Sa rencontre avec le virtuose Raphaël Perraud, premier violoncelliste de l'Orchestre National de France, va être déterminante dans la création du spectacle. Elle y développe des danses au vocabulaire chorégraphique très diversifié, puisé dans plusieurs types de danses, à la fois contemporain et flamenco. Le style de Veronica est débordant d'énergie, très créatif, élégant et plutôt aérien, renvoyant parfois aux danses baroques de l'époque du compositeur allemand des Suites n°5, n°1 et n°2 interprétées au cours du spectacle, dont un long et magnifique solo de Raphaël Perraud sur la Suite n°1, qui a néanmoins peut-être paru un peu long aux non-mélomanes.
En résumé, un intéressant et insolite début de festival flamenco dont la 26ème édition a été inaugurée les 14 et 15 janvier avec deux représentations du très beau spectacle "En la memoria del cante" du Ballet Flamenco de Andalucia au Théâtre Bernadette Lafont, ainsi qu'un concert acoustique de la cantaora de Grenade Gema Caballero à l'Institut Emmanuel d'Alzon le samedi 15 janvier.