L'hommage à Paco de Lucia rendu par le Festival Flamenco de Nîmes au Théâtre Bernadette Lafont le 16 janvier fut à son image : simple et sensible.
José Maria Velazquez Gaztelu, narrateur de la conférence, raconte Paco de Lucia, avec en support les images d'archives inestimables de Rito y Geografia del Cante, divinement filmées. On y redécouvre un Paco juvénile, qui joue une rondeña magnifiée par la technique sans faille de ses picados, sous les yeux d'un Turronero médusé.
Juan José Heredia "Niño Josele" rejoint Gaztelu sur scène pour raconter des anecdotes sur sa rencontre avec Paco de Lucia, notamment la façon dont celui-ci a tenu sa promesse, des années plus tard, de lui offrir une guitare et l'emmener en tournée avec lui après l'avoir connu enfant. Pensant qu'il s'agissait d'une plaisanterie, Niño Josele avait raccroché au nez du maestro le jour ou celui-ci l'avait appelé, puis avait réalisé qu'il s'agissait vraiment de Paco. Un rêve pour le guitariste d'Almeria, qui jouera durant huit années aux côtés de Paco de Lucia. La guitare que Paco lui a offerte est jalousement gardée sous clé, personne n'a le droit d'y toucher à part lui. "C'est mon trésor", confie Niño Josele. A la fin de la solea qu'il joue pour Paco, il a bien du mal à contenir son émotion.
Gaztelu raconte ensuite comment, lors du tournage de Rito y Geografia del Cante, Paco leur a fait la surprise de jouer pour la première fois la rumba "Entre dos aguas", avec son ami Carlos Rebato, en improvisant. "Paco avait un véritable don pour l'improvisation", raconte John Mac Laughlin dans des images d'archives.
L'hommage se conclut en musique, l'âme de Paco planant au dessus de Niño Josele qui exécute une taranta.
Seul bémol, la traduction simultanée en français, appréciée par les spectateurs non hispanophones, mais qui a parfois gêné l'écoute, la voix des espagnols étant un peu trop sonorisée pour entendre la traduction.