La soirée du mercredi 26 février à Jerez était on ne peut plus spéciale. En effet depuis le début de matinée planait dans l'atmosphère la terrible nouvelle de la disparition du grand guitariste Paco de Lucia. Jeromo Segura et l'organisation du Festival demandèrent au public une minute de silence au Palacio de Villavicencio pour celui que tout le monde appelait familièrement Paco, le plus grand guitariste flamenco de tous les temps, qui a révolutionné et popularisé le flamenco à travers le monde, qui a longtemps accompagné le cante de Camaron, et qui laisse derrière lui des milliers d'orphelins.
Jeromo Segura, qui annonça dédier son récital à Paco de Lucia semblait avoir la gorge bien nouée durant le récital. Son cante paraissait beaucoup moins fluide que lorsqu'il accompagne le baile ou sur son magnifique album Oro Viejo, moins ample aussi, en raison de l'absence de micro, ou peut-être d'une guitare trop présente. Cela ne l'empêcha pas d'offrir aux spectateurs d'un palacio de Villavicencio rempli aux deux tiers un large répertoire de cantes flamenco, allant des soleares de Triana aux fandangos de sa Huelva natale, en passant par des tangos, siguiriyas, cantiñas et cantes de Levante - minera de la Union un peu laborieuse - en hommage à la ville qui lui a décerné en août dernier la précieuse Lampara Minera. Originalité avec les bulerias de Cadiz en guise de fin de fiesta, et la chanson "un compromiso" pour conclure. Jeromo était accompagné de Salvador Gutierrez à la guitare et des Mellis aux choeurs et palmas.
A noter que Jeromo prépare actuellement une anthologie des cantes mineros.