C'est le vendredi 1er mars 2013 à la peña Luis de la Pica que la direction artistique du Festival Flamenco de Nîmes a eu l'occasion d'écouter le cante de Juan José Fajardo Moneo "Moneito" - aussi surnommé "Momo" - dans le cadre du cycle "De Peña en Peña" du Festival de Jerez. Un successeur tout trouvé pour José Mendez qui donnait l'an dernier un récital acoustique à l'auditorium de l'Institut Emmanuel d'Alzon.
Car Moneito est lui aussi issu d'une dynastie cantaora de Jerez, celle de los Moneo. Il est le neveu des cantaores Manuel et Luis Moneo, et de celui qui s'est éteint brusquement la veille de l'année 2014, le controversé et très apprécié Juan Moneo Lara "El Torta", nouvelle qui a laissé le monde du flamenco en état de choc. C'est donc tout naturellement qu'après quelques cantes, Moneito dédia son récital à son oncle, le qualifiant de"Peazo de artista y de cantaor".
Accompagné par la guitare délicate de son paisano Juan Diego, il a offert un récital made in Jerez, complété sur les palos festeros par les palmas de ses "primos" français, Juan Manuel Cortes, Melchior Campos et El Vicente. Por alegrias puis taranto pour se chauffer la voix, avant de passer aux choses sérieuses por solea, tientos-tangos et siguiriya, et de conclure por fandangos, bulerias et un martinete qu'il exécutera assis.
Grâce aux excellentes conditions d'écoute - taille du lieu raisonnable, bonne acoustique, public respectueux - et à la qualité des protagonistes mais aussi à cause du contexte de la disparition d'El Torta, l'émotion était au rendez-vous pour cette première étape de la soirée marathon de cante organisée par le festival le samedi 11 janvier.
Un peu plus tard à l'hotel Atria, Moneito a donné de la voix pour accompagner les pataitas de Bolita au milieu d'un cercle d'aficionados. Conclusion logique à une belle soirée de cante.