En 1993, Miguel Poveda avait remporté quatre prix de cante au concours du Festival del Cante de Las Minas de La Unión et la fameuse Lámpara Minera. Il reconnaît lui-même que cela a été un tournant dans sa carrière. Le spectacle "Sin Frontera" retrace son parcours exceptionnel depuis La Unión jusqu'à Jerez, des Cantes Mineros aux Bulerías qu'il affectionne tant.

Le Badalonais rend un hommage spécifique à la ville minière en troquant la Taranta qu'il interprète habituellement en ouverture pour une Minera typique de La Unión imprégnée du style de Pencho Cros, référence locale des cantes mineros aujourd'hui disparu, avec qui Poveda a appris tous les secrets de ces chants. La calle "Miguel Poveda" qui sera inaugurée le lendemain est d'ailleurs juste à côté de celle de son maître. Après un détour par la mine, le public est vite emmené de l'autre côté de la péninsule ibérique, en Andalousie, là où les Bulerías al golpe, Soleares et bulerías s'enchaînent, là où le compás tient une place indiscutable. Chacun y met de sa pata, Moraíto en tête.

Le reste du spectacle est semblable à ce que Miguel Poveda avait presenté à Nîmes et Jerez, à l'exception de la présence de Juan Ramon Caro en troisième guitare avec Moraíto et Chicuelo. Andrés Peña reprend aussi son rôle délaissé un temps pour Joaquin grilo. Moins cabot que son aîné, Peña transmet l'essence du baile de Jerez avec efficacité.

"Sin frontera" aura attiré une immense proportion de spectateurs, remplissant "à ras-bord" la salle de l'Antiguo Mercado Publico rebaptisée le temps du festival "Cathedral del Cante".