"An cá Paula" est une expression typique d'Andalousie qui signifie "En Casa de Paula". Ce spectacle remémorre le temps révolu où chaque maison était organisée de façon patriarchale, où les familles allaient enrichir leur flamenco "horizontalement" en allant écouter le cante chez les autres.

Tout débute avec un Romance typiquement lebrijano. Après l'introduction de Manuel de Paula, les artistes encerclent le cantaor en chantant en choeur la mélodie si caractéristique de leur terre. C'est magnifique. Miguel Funi, le plus ancien sur scène qui représente le patriarche entame des Cantiñas de Pinini au cante et baile, avant l'arrivée de Manuela Rios qui offre un baile por Alegria intense et racé. Manuel de Paula a choisi cette danseuse originaire de Séville, car elle incarne selon lui l'esthétique du baile gitan, un baile racial empreint de gravité. José Valencia prend le relais de Miguel Funi sur ce baile. On retiendra aussi les magnifiques choeurs sur les Tangos de la Repompa et l'excellente intervention por Bulerias d'Anabel Valencia, une cantaora dont on entendra sûrement beaucoup parler dans les années à venir. Manuel de Paula por Soleá et José Valencia por Levante concluent une superbe soirée de cante avant la fin de fiesta durant laquelle le cercle se reforme.

An cá Paula ne se réduit pas au cercle familial des Paula, il rend hommage à toutes les familles de Lebrija que sont les Peña, Bacán, Malena... des familles unies par un profond attachement au cante. Dans la lignée d'El Clan de los Pininis, ce spectacle aurait sans doute beaucoup plu à Pedro Bacán.