Ce concert étrenné à la Biennale de Séville en 2008 et initialement programmé au festival de Jerez l'an dernier n'avait pu avoir lieu car Paco Jarana avait dû rejoindre la compagnie Eva La Yerbabuena sur sa tournée. C'était donc une bonne idée de le présenter au public montois. Le Bar Iberia était dans les années 70 l'endroit où les artistes de flamenco sévillans se retrouvaient après les tablaos. C'est à ce lieu mythique où ils ont débuté que Paco Jarana et Segundo Falcón rendent hommage.

C'est Paco Jarana qui apparaît le premier sur la scène du Café Cantante pour interpréter un solo de guitare de dix minutes très applaudi. Segundo Falcón débute ensuite son récital avec des cantes abandolaos et poursuit por Liviana et Siguiriya, avec un remate por cabal particulièrement valiente. Suivent de traditionnelles letras por Alegrias de Cadiz, de Córdoba, et Cantiñas de Pinini bien maîtrisées. Le cantaor se risque même à la Caña, un cante qu'il est un des rares à interpréter aujourd'hui et qu'il domine à la perfection. Un moment fort de la soirée, comme la Malagueña qui suit, une de ses grandes spécialités. Un peu moins convaincant sur la Soleá, le sévillan conclut por Bulerias et un ultime rappel por Fandangos.

Même si Segundo Falcón n'a pas vraiment suivi le programme indiqué - l'ordre des cantes indiqué sur le programme a été complètement bouleversé et il en manque quelques-uns - , il a offert un bon récital de près d'une heure, laissant toutefois peu de place à la guitare. Une meilleure sonorisation - le volume du micro du cantaor était bien trop élevé, celui de la guitare couvrait même parfois sa voix, et le cajón était bien trop présent - aurait toutefois permis de mettre plus en valeur les nuances subtiles du cante du sévillan, que l'on peut régulièrement apprécier dans les spectacles d'Andrés Marin.