L'interview de la semaine 


Israel Galvan : danseur et chorégraphe de génie


Bobigny, le vendredi 04 Mai. Il est environ minuit et demie. Le spectacle "La Edad de Oro" qui a une fois de plus ravi le public (voir compte-rendu du spectacle du 14 Février en ligne dans la rubrique Magazine) s'est achevé il y a peu de temps, et après quelques minutes passées à discuter du spectacle devant la MC93, nous nous rendons au cocktail d'ouverture du festival "LES RENCONTRES CHOREGRAPHIQUES DE SEINE SAINT-DENIS", qui se déroule dans la salle du restaurant. Israel Galvan et son équipe arrivent quelques minutes plus tard, en tenue décontractée.

Israel, tu es sévillan et tes parents JOSE GALVAN et EUGENIA DE LOS REYES sont également issus du monde de la danse flamenca, sais-tu pourquoi ils t'ont baptisé "Israel" ?

Celà vient de la bible, mes parents croient en Dieu, c'est parce que le peuple élu s'appelait Israel, mais ce n'est pas car mes parents sont juifs ! dit Israel en riant

Tes parents font un flamenco plus traditionnel, que penses-tu de leur travail et que pensent-ils du tien ?

Mes parents au début ils n'étaient pas très contents...Disons que le flamenco est une chose très personnelle et eux considéraient le flamenco de façon un peu religieuse. Maintenant mon père qui est payo (Ndlr : non-gitan) comprend mieux ma démarche, mais ma mère, qui est plus flamenca, préfère le flamenco traditionnel.

Ton flamenco est très avant-gardiste, contemporain, et en même temps, remonte aux temps anciens, comme ce soir avec "LA EDAD DE ORO", d'où te vient ton inspiration et quel message cherches-tu à faire passer ?

Avant, j'ai suivi une école plus classique. Avec le temps j'ai décidé de me diriger vers un flamenco où il y avait plus de liberté. Mais mon énergie est flamenca. Je me suis inspiré de beaucoup de choses, de beaucoup de danses, comme par exemple celle du bailaor VICENTE ESCUDERO qui faisait des choses très étranges. Je fais des choses qu'avec le temps on a oublié, beaucoup pensent que c'est de la danse contemporaine mais en réalité ce sont des images du flamenco ancien.

Le Flamenco descalzo est une de tes marques de fabrique, comment et à partir de quand t'es tu mis à danser pieds-nus et pourquoi ?

Celà vient d'une ancienne bailaora célèbre qui s'appelait LA CHUNGA. Je pense qu'on a toujours dansé le flamenco pieds nus. Je l'ai fait aussi pour un autre spectacle que j'ai fait sur les taureaux, "ARENA", dans lequel il y a une partie dédiée au torero BELMONTE, et ma manière de danser pieds-nus vient de lui.

A la fin de la représentation de "LA EDAD DE ORO" à Paris le 14 Février et ce soir également, on a vu que tu chantais aussi très bien...

Oui, je ne sais pas chanter mais j'adore ça ! On voulait faire quelquechose de sympa, et on a décidé de s'échanger les rôles.

Comment est né le spectacle "LA EDAD DE ORO" ?

Le Festival de Jerez voulait m'engager car je suis connu pour faire des choses étranges. J'avais une étiquette de danseur contemporain, avant-gardiste, et ils m'ont dit "Mets des violons, fais tout ce que tu veux !"
Ca m'a dérangé qu'on me colle une étiquette et du coup j'ai fait quelque chose de très simple, avec une guitare, un cantaor et un bailaor.

Pour "LA EDAD DE ORO" tu travailles avec deux autres grands artistes, FERNANDO TERREMOTO hijo et ALFREDO LAGOS, comment les as-tu choisi ?

Fernando je le connais de la Biennale de Seville de 1996, il y avait un concours de jeunes : j'ai gagné le concours de danse, et lui celui de chant. Ensuite on a fait une tournée, et depuis j'ai toujours travaillé avec lui, et je le considère comme un ami.

Nous t'avons vu également dans "ARENA" à La Maison des Arts de Créteil en Novembre, tu étais tour à tour dans le role du taureau et torero, quel est ton rapport à la tauromachie ?

Très peu, j'ai un oncle qui est novillero et c'est tout. Ce que j'aime par dessus tout, ce sont les taureaux.

Tu as chorégraphié le nouveau spectacle de ta soeur Pastora, qui s'appelle "LA FRANCESA" (Ndlr : la française), pourquoi "La Francesa" ?

"La Francesa", c'est parce qu'il y a un mythe de la femme espagnole en France. En France, je crois qu'il y avait, dans les temps anciens, des femmes qui se faisaient passer pour des espagnoles, et c'était exagéré comme par exemple Carmen. En Espagne, les femmes ne sont pas toutes comme ça ! dit Israel en riant

Quels sont tes projets à venir, as-tu des idées de nouveau spectacle ?

Oui, j'ai un nouveau spectacle qui va sortir en septembre, il y a déjà les dates, il n'a pas encore de nom, mais je peux te dire que ce sera sur l'apocalypse.

Remerciements à CATHERINE SERDIMET et à l'équipe d'organisation du festival, en particulier à VIRGINIE BURONFOSSE, MARION VALENTINE et FIONA RAMOND.


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flamenco-culture.com - Murielle Timsit - Le 04/05/2007