David Palomar

Gracia made in Cadiz

© Festival de Jerez/Javier Fergo

Nous avions eu la chance il y a deux mois et demie d'écouter David Palomar chanter dans le cadre intimiste de la peña Flamenco en France à Paris. Plus charismatique que jamais, le cantaor avait donné deux formidables récitals accompagné par l'excellente guitare de Rafael Rodriguez, ainsi qu'un stage de cante où tanguillos et alegrias étaient au programme.

Son concert à la Sala Paul à Jerez à l'occasion de la sortie de son troisième album intitulé "Denominacion de origen" fut d'une toute autre facture, mais avec un résultat identique : tous les spectateurs sont sortis ravis au bout d'une heure et demie.

David Palomar, cheveux au naturel et veste claire, était accompagné de trois guitaristes, Rafael Rodriguez, Bolita et Jesus Guerrero qui remplaçait Ricardo Rivera initialement prévu, et deux palmeros choristes, Anabel Rivera et Roberto Jaen.

David rayonne, c'est comme s'il portait en lui le soleil de Cadiz. Le concert débute avec "Calle sonora" qui évoque le Callejón del Duende, mythique impasse de Cadiz, dans le quartier del Populo, puis des bulerias de la Perla que David chante aussi bien qu'il danse via de gracieuses pataitas. On regrette que la guitare sursonorisée de Rafael Rodriguez ne permette pas d'apprécier la siguiriya, palo de prédilection de David, mais le son est plus mesuré sur le garrotin et les tangos del Piyayo et d'El Titi qu'il dédie à Chano Lobato, après avoir raconté des anecdotes à la façon du maestro. David emmène le public du côté de Cuba avec un morceau particulièrement entraînant au cours duquel Jesus Guerrero et El Bolita rivalisent de talent en distillant d'excellentes falsetas. Puis vient l'hommage au torero récemment disparu José-Maria Manzanares. David s'empare du capote posé à droite de la scène pour toréer et interprète les "alegrias del albero", avant de poursuivre par la très jolie minera "Mi Cadiz no tiene mina", puis des fandangos, utilisant ainsi des palos d'autres régions andalouses pour parler de Cadiz. Les soleares de Cadiz, reconnaissables à leur introduction de type "lerele" sont interprétées por derecho, on y retrouve l'héritage d'Aurelio Selles et d'El Mellizo. A noter aussi le sensible hommage rendu à Paco de Lucia, mais étonnamment Mariana Cornejo n'est pas mentionnée au cours du spectacle.

Les interventions de la jeune bailaora gaditane Maria Moreno ne passent pas inaperçues. Son baile a considérablement évolué, elle dégage une force incroyable et honore sa collaboration spéciale au baile en offrant une prestation mémorable.

Des tanguillos de Cadiz pour finir, des bulerias et puis la superbe nana que David a composée pour son fils, dont le cantaor nous avait fait écouter un extrait durant le stage à Paris.

En résumé, excellent début de soirée avant d'aller courir voir "Fla.Co.Men" au Teatro Villamarta.


Flamenco Culture, le 22/02/2015

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EQUIPE ARTISTIQUE:: Cante - David Palomar
:: Guitare - José Quevedo "Bolita", Rafael Rodriguez, Jesus Guerrero
:: Palmas - Anabel Rivera, Roberto Jaen
:: Collaboration spéciale au baile - Maria Moreno

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