Le concert d'Antonio Soto fut sans doute le moment le plus étrange vécu au festival de Nîmes. Après la profondeur du récital de Jesus Mendez avant l'entracte, le public fut transporté dans une atmosphère totalement surréaliste.
Présent l'an dernier pour deux concerts acoustiques au Museum d'Histoire Naturelle, et habitué du festival où il a accompagné Fosforito et participé à l'hommage à Pepe Linares, Antonio Soto est un artiste d'habitude plutôt discret, c'est pourquoi ce qu'il a amené sur la scène du Théâtre de Nîmes fut particulièrement déconcertant.
Après un solo por Taranta du guitariste, le concert ne fut plus qu'une longue débauche de rythme et de stridences (flûte et cante). Du jamais vu au festival, la salle se dépeupla au fur et à mesure de l'éxécution monotone et "bourrine" des tanguillos, alegrias, tangos, rumbas et bulerias. Entre chaque morceau, Antonio Soto prenait un temps infini pour ajuster les cordes de sa guitare.
La fin de fiesta apporta un nouveau souffle salutaire. La soeur d'Antonio Soto, Isabel Soto, dansa et chanta por buleria sans micro au bord de la scène, le palmero exécuta une pata por buleria dans les règles de l'art, et Bonela hijo, lauréat des concours de Cordoue et de la Union, put s'exprimer un peu au cante.
On regrette que ce plateau malagueño n'ait pas su mettre en valeur de meilleure façon les bons éléments qui le composaient et jouer les styles spécifiques à cette région.
Antonio Soto prépare actuellement son second album.