Daniela Lazary est la responsable de la société de production "Arte y Movimiento" basée à Séville. Ancienne bailaora, cette toulousaine a réussi l'exploit de réussir en territoire andalou dans un monde pas toujours tendre. Elle présente depuis plusieurs années de grands artistes au Festival Flamenco de Nîmes et a répondu aux questions ci-dessous à l'occasion de la présentation de la 21ème édition à Séville le 3 décembre.
Ma collaboration est née comme tout ce qui devait arriver dans ma vie, c'est arrivé parce que ça devait arriver. Je n'ai pas du tout cherché à ce que l'on collabore tous les ans, c'est arrivé car j'ai créé une structure professionnelle qui je pense est un reflet qui doit rassurer un petit peu les programmateurs français puisque ça fait vingt ans que je suis ici à Séville. Nous avons une écoute et une façon de travailler qui ressemble plus à la façon de travailler française qu'andalouse, donc je pense que ça doit les rassurer... Et puis comme je connais très très bien le milieu flamenco et que nous avons une relation absolument transparente, c'est mieux comme ça, mais je n'ai pas du tout cherché à ce que cela se fasse.
Mais c'est une histoire d'amitié un peu, entre vous et le festival ?Il y a l'amitié, mais je pense qu'il y a la profession d'abord. Je fais toujours passer la profession en premier. Bien sûr ce sont des gens qui nous accueillent très bien, mais il y a d'abord la profession.
En quatre ans cela fait trois fois qu'Andrés Marin est programmé à Nîmes, pourquoi cet artiste est-il toujours mis en avant, peut-être un peu plus que les autres ?Peut-être parce que justement la création est peut-être un peu en manque. Andrés est quand-même un artiste extrêmement créatif qui propose toujours des spectacles très différents, donc c'est peut-être pour ça. Mais Diego Carrasco ça fait aussi neuf ans qu'il y va. Donc c'est sûr qu'il y a une fidélité, je trouve que justement c'est bien qu'il y ait une fidélité avec un artiste créatif, qui ait toujours quelque chose de différent à dire.
Quels artistes présentez-vous au festival cette année ?Cette année je présente donc Andrés, Lole Montoya pour la première fois, car on a beaucoup travaillé sur le spectacle d'Andrés donc on a établi une relation, et c'était l'occasion de la faire ressurgir un petit peu en France. Ensuite il y aura Belen López que j'ai découverte avec Patrick car dans le cadre de mon travail, je vais voir tous les spectacles, à Jerez, à Séville, à Madrid... j'étais à Cordoue la semaine dernière pour voir une autre création, parce que c'est mon métier, je dois savoir ce qu'il se passe. Ensuite Rafaela Carrasco je suis sa représentante légale en france, et Belen Maya aussi. A Belen je lui ai conseillé de créer un spectacle où l'on puisse vraiment voir sa danse, entourée de deux grands solistes comme Jesus Mendez et Rafael Rodriguez. Je suis la coproductrice de ce spectacle.
Que pensez-vous de la programmation du festival ?La programmation est assez diversifiée, en plus je trouve que le fait qu'il y ait des conférences et maintenant un lien avec le cinéma c'est très bien. J'ai moi-même envie d'aller voir, d'aller écouter les conférences, parce que c'est un tout.
Allez-vous produire d'autres artistes ?Oui, il y a d'autres artistes. Je viens d'avoir un accord avec La Yerbabuena, pour essayer de travailler un petit peu en France avec elle, parce que ça fait longtemps qu'on ne l'a pas vue je trouve, et elle devrait apparaître dans certains lieux car c'est quand-même une très grande.