Pourquoi aller chercher le flamenco en Espagne alors qu'il est là tout proche ? le concept de "Tierra Flamenca" tenait à rendre hommage au flamenco qui s'est enraciné dans la région, et aux artistes qui le font, parfois aussi bien que leurs cousins andalous.

Une première soirée très réussie qui débute avec la bonne guitare du marseillais Antonio Negro por tangos et bulerias et se poursuit avec le chant de la nîmoise Clara Tudela accompagnée comme toujours par le guitariste Gregorio Ibor Sanchez avec qui elle forme le groupe "Dame la mano", qui est rejoint plus tard par Antonio Cortés. Cette chanteuse que l'on avait eu l'occasion d'écouter dans un récital de chants de la guerre d'Espagne met toujours beaucoup d'âme dans son chant, ce qui la rend très touchante. C'est le marseillais Jesus Cortes, connu aussi sous le nom de "Jesus de la Manuela" qui lui succède dans un registre totalement différent, avec la canastera de Camaron de La Isla, très similaire à l'original, aussi bien au niveau du timbre de voix que dans les intonations. Côté baile, la très flamenca Cristina Serrano ravit les spectateurs de son baile puissant, et Pedro Verdu de Montpellier les séduit par son élégante gestuelle. Le marseillais Blas Deleria conclut la première partie por cantiñas de Pinini et romera, avant d'être rejoint par Jesus de la Manuela por tangos del titi et de La Repompa.

Après l'entracte, Antonio Negro ouvre la deuxième partie de soirée. Au cante on retrouve le talentueux Luis de la Carrasca qui interprète une taranta et chante une solea d'El Chozas. El Kuky puis Melinda Sala, tous deux danseurs de la Compagnie Flamenco Vivo de Luis de la Carrasca font une remarquable démonstration de baile qui déchaîne l'enthousiasme du public. Les parisiens auront la chance de revoir ces trois artistes le 24 janvier au Théâtre de la Reine Blanche, à ne surtout pas manquer.

Une première soirée de "Tierra Flamenca" qui, malgré quelques longueurs lors des changements de plateau, place la seconde édition sous les meilleurs auspices.