Il était impensable que Diego Carrasco ne vienne pas aux 20 ans du Festival Flamenco de Nîmes ! Il est une figure emblématique et amicale du festival où il s'est produit à plusieurs reprises. Encore une fois, le jerezano a divisé le public avec son nouveau spectacle « El Tiempo del Diablo » où il est entouré de ses fidèles Peligros, les meilleures choristes dont un groupe flamenco puisse rêver, et des jeunes musiciens de l'ex Tropa Santiaguera dans une formation électrique.

« El Tiempo del Diablo » est un show très rock au rythme trépidant et très mal adapté aux fauteuils d'un théâtre ! L'année prochaine, il faudrait penser aux Arènes de Nîmes... Trop fort, trop électrique, trop funk, trop rock : sans doute les raisons qui ont déplu à une partie du public, malgré les voix terriblement flamencas de Las Peligros et le compas de Diego. Pour ceux qui sont acquis à sa cause, Carrasco reste toujours diablement flamenco, quoi qu'il fasse : quand il parle, quand il chante, quand il danse.

Musicalement, dans « El Tiempo del diablo », Diego Carrasco ne propose pas de réelle nouveauté. On redécouvre des versions de sa discographie avec un nouveau souffle : la « Nana de colores », et d'autres perles de sa discographie comme « Flamenco Barroco », de A Tiempo à ADN Flamenco. L'ensemble possède un groove qui a sûrement surpris les spectateurs qui ne le connaissaient pas. Le groove, le swing, le soniquete, sont pourtant la base du flamenco. Et il n'en a pas manqué ce vendredi soir au Théâtre de Nîmes. Toutes les guitares électriques du monde ne pourraient pas rivaliser avec le soniquete de Diego Carrasco et ceux de sa terre. Qu'on l'apprécie ou non, on ne peut dénier son apport immense au flamenco.

Nathalie Garcia Ramos