"Gaditanía" a ouvert hier soir le cycle "Café Cantante" à la Bodega Los Apóstoles. Ce mano a mano entre Mariana Cornejo et David Palomar réunissait deux générations de cantaores gaditans. L'excellente guitare de Rafael Rodriguez et les palmas d'Anabel Rivera, Diego Montoya et Javier Katumba complétaient cette formation presque 100% gaditane. La cohérence aurait voulu que les cantaores soient accompagnés de guitares gaditanes comme celles de Ricardo Rivera ou Keko Baldomero, mais le sévillan qui a l'habitude de travailler avec David Palomar s'est bien intégré à cette "gaditanía", on peut même affirmer que c'est lui qui a porté le récital.

A travers les cantes les plus représentatifs de la bahia, Mariana Cornejo et David Palomar ont rendu hommage aux grands cantaores de leur terre, avec des références à La Niña de Los Peines, Fosforito de Cadiz, Enrique El Mellizo et Chano Lobato. Mariana Cornejo interpréta avec talent des letras de tientos/tangos de Cadiz, solea de Cadiz, tanguillos, tandis que David Palomar choisit comme à son habitude de chanter por pregon de Macande, siguiriya et malagueña (en l'occurrence des malagueñas del Mellizo et de Fosforito de Cadiz). A la fin de cette malagueña David Palomar déclara qu'ils pensaient tous très fort à leur ami Fernando Terremoto, qui aurait dû ouvrir le cycle "Café Cantante" à la Bodega Los Apóstoles la veille au soir. C'est peut-être la raison pour laquelle David Palomar n'était pas vraiment dans son récital hier soir, on lui a connu beaucoup plus d'entrega, notamment à Nîmes et à Jerez il y a deux ans. Le cantaor confia ensuite au public que son arrière grand-mère était originaire de Jerez. Après des "alegrias al golpe" en duo, et les tanguillos en hommage à Chano Lobato et la fin de fiesta por buleria de Cadiz, Mariana Cornejo raconta une anecdote à propos de Chano Lobato.

En résumé une "Gaditanía" en demi-teinte. Il faut dire que l'atmosphère est un peu spéciale cette année au Festival. Les intempéries et la récente tragédie qui a touché le flamenco de Jerez n'y sont sans doute pas étrangers.

Murielle Timsit