Deux belles et talentueuses artistes pour ouvrir la soirée du 11 Mars au Palais de Villavicencio. Tout d'abord la jeune Mercedes Lujan, dernière des quatre guitaristes féminines de la programmation, suivie par Maria-José Perez qui venait présenter son nouveau travail discographique.
Des quatre toque féminins que nous avons eu l'occasion d'écouter durant le festival, c'est sans-doute celui de Mercedes Lujan qui se rapproche le plus de ce que l'on peut entendre chez les hommes.
Mercedes Lujan dédia sa solea d'ouverture aux victimes de l'attentat terroriste de Madrid qui a eu lieu le 11 Mars 2004, il y a tout juste cinq ans. La jeune tocaora murciana de 22 ans interpréta ensuite une rumba accompagnée par le cajon de José Carrasco puis un fandango de Huelva que la présence du violoncelle rendit très intéressante. Elle termina son récital por tangos et une buleria de Moraito auquel elle avait préalablement demandé la permission d'interpréter le morceau.
Un premier concert en solitaire réussi pour cette jeune artiste qui a l'habitude d'accompagner la danse et le chant.
La cantaora d'Almeria Maria-José Perez, dont vous pourrez bientôt découvrir l'interview sur le site commença son récital par une granaina y media, accompagnée par la très bonne guitare de Miguel Ochando. Un chant parfaitement adapté aux capacités vocales de la chanteuse qui excelle dans les cantes d'Andalousie orientale. La deuxième pièce, extraite de son nouvel album "Cante Flamenco" et intitulée "Siete colores del cielo" était un hybride d'alegria et de solea por buleria très déconcertant : Miguel Ochando et Maria-José passèrent d'une tonalité à une autre sans préavis. Un mélange intéressant mais assez dérangeant et perturbant pour l'oreille. Le cante de Maria-José Perez nous a donc plus séduits dans la siguiriya qui suivit. Un intéressant temple en guise d'introduction permit à la chanteuse d'exprimer son art de la modulation. La cantaora termina son récital par une longue série de bulerias qu'elle maîtrisa à la perfection et chanta un couplet de "mi niña lola" que l'on trouve sur l'album de Concha Buika.
Un joli récital, mais on préfère Maria-José Perez dans un registre plus traditionnel dont elle ne devrait pas trop s'éloigner.