José Maya et Diego El Cigala 


©Murielle Timsit

Equipe Artistique

Baile: José Maya
Cante : Antonio Ingueta, David Maldonado
Guitare: Jesus de Rosario, Carlos Maldonado
Cajon: Lucky Losada


©Murielle Timsit

Equipe Artistique

Cante: Diego El Cigala
Piano: Jaime Calabuch Ascensio
Guitare : Diego del Morao
Contrebasse : Yelsy Heredia Figueras
Cajon: Sabu Porrina

José Maya et Diego El Cigala
Menu deux étoiles

Pour la première fois sur une scène parisienne depuis son passage au Cirque d'Hiver en mars 2006, le chanteur Diego El Cigala était très attendu. Produit par Romero Diaz, spécialiste des musiques latines, le concert mettait un point final à une tournée européenne qui a amené Diego El Cigala en Italie, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Autriche... Première incursion dans le flamenco donc pour cette structure qui a organisé la tournée de Charles Aznavour en Amérique Latine, ou encore celles de figures comme Chucho Valdes, Gilberto Gil ou Tata Guines. Courant septembre, Cristina Magdalena a l'idée de proposer le danseur José Maya en première partie du concert, une initiative qui se concrétise rapidement et qu'elle va même organiser.

ENTRÉE : FARANDOLE DE GITANS

José Maya, danseur attitré de Tomatito, s'était déjà produit sur la scène du Théâtre de Chaillot en 2008 avec le guitariste. On l'avait aussi vu en 2008 et 2009 au Festival de Jerez, respectivement avec Farru et Barullo dans "Al Natural" et le sextet de Tomatito. Mais c'était la première fois qu'il se produisait en solo sur une scène parisienne, celle du Casino de Paris. Très bien accompagné, le bailaor s'est illustré dans deux bailes, le premier festero, et le deuxième por solea, entrecoupés de passages de cante orchestrés par Antonio Ingueta et l'excellent David Maldonado. Si un éclairage discret est propice à l'écoute du chant, ce n'est pas toujours le cas pour le baile. Effet voulu ou non, José Maya était parfois invisible des spectateurs, tantôt dans l'ombre, tantôt dans la lumière. Celà créa un sentiment de rupture dans la danse de l'artiste dont les chorégraphies exécutées avec beaucoup d'art auraient mérité un meilleur éclairage. On retiendra notamment la solea au cours de laquelle le danseur semblait véritablement habité par son baile et a transmis beaucoup d'émotion. Une première partie réussie mais qui laisse un peu sur sa faim. A quand un spectacle entier avec José Maya ?

PLAT PRINCIPAL : LANGOUSTINE BRAISÉE À LA CUBAINE

Diego Ramón Jiménez Salazar, dit "El Cigala"... ce mot signifie langoustine en espagnol. Ce n'est pas très loin de Camaron (crevette), le mote (surnom) du célèbre cantaor de San Fernando. Et le fait est que le cante du médiatique madrilène se rapproche également beaucoup de celui de son ainé. Cependant Cigala, au travers des rencontres, a tracé son propre chemin en se rapprochant d'une culture pas si éloignée du monde gitan, celle du peuble cubain. Il venait ce soir présenter son nouveau travail discographique, "Dos Lagrimas", en hommage à Tata Güines. Comme il le raconte dans un entretien à Mondomix, dos lagrimas, ce sont deux larmes, l'une de tristesse suite à la disparition de Tata Güines, l'autre de joie d'avoir fait ces belles rencontres avec Bebo Valdes et Tata Güines.

Un récital composé de titres de son album récemment sorti dans les bacs, qu'une bonne partie du public semblait déjà connaître. En effet, quelques jours auparavant, la maison de disques du chanteur avait annoncé qu'elle mettait en téléchargement gratuit sur internet les cinq meilleurs titres de la carrière du cantaor, ainsi que l'intégralité de sa discographie en écoute en streaming. Un événement exceptionnel étant donné la conjoncture actuelle dans l'industrie du disque. Une musique qui swingue, mais on regrette le manque d'originalité de la première partie du récital dans laquelle le répertoire est essentiellement composé de reprises de standards arrangés à la sauce cubaine (historia de un amor) ou encore de refrains flamencos connus comme la buleria "Un compromiso" du groupe Son de la Frontera, sur rythme de bolero, tango, rumba... La deuxième partie est plus flamenca et comporte plusieurs titres de l'album "picasso en mis ojos", dont "La Paloma" et "Chanelando". Le cantaor interprète également le magnifique thème "Dos gardenias". A noter la présence de l'excellent guitariste Diego del Morao dont la buleria a servi de transition vers une deuxième partie plus flamenca et a ravi les guitaristes présents dans la salle.

Le dessert bien évidemment était un bras de gitan, levé en signe de salut par El Cigala.

En résumé un spectacle grand public, pas 100% flamenco mais avec une très bonne ambiance, où tout le petit monde du flamenco parisien s'était donné rendez-vous, tout comme le réalisateur Tony Gatlif, qui avait fait appel à José Maya pour son spectacle musical "Vertiges, du flamenco à la transe". Le producteur du concert Romero Diaz a d'autres projets de spectacles en lien avec le monde du flamenco. A suivre...

Ecouter toute la discographie de Diego El Cigala


Flamenco-Culture.com - Murielle Timsit - 05/10/2009