XXème Festival de Mont-de-Marsan 

ARTE FLAMENCO, Le 20ème 

Un Festival qui tient ses promesses 

Pour son vingtième anniversaire, le plus grand festival de flamenco français, reconnu internationalement, accueille une grande partie du flamenco espagnol et français.

Spectacles 

MAESTROS
HALL DE NAHUQUES - 12 Juillet - 22h30
Trois des maestros ayant dispensé les cours de baile durant la semaine exceptionnellement réunis sur scène. Pastora Galvan, Andrés Peña et Junco donnent le ton de la soirée en sortant tour à tour por buleria puis exécutent chacun leur chorégraphie personnelle. Une belle conclusion !

NANO DE JEREZ
HALL DE NAHUQUES - 12 Juillet - 22h
Courte mais belle intervention du sévillan d'adoption Nano de Jerez qui régale les spectateurs de trois cantes festeros, une buleria pa'escuchar, une buleria et un tangos, pour finir par une pataita de buleria sous l'oeil amusé des élus présents dans la salle.

DE LA MAR AL FUEGO
ESPACE FRANÇOIS MITTERRAND - 11 Juillet - 21h
Première mondiale du spectacle très attendu coproduit avec La Biennale de Séville. Et il est à la hauteur de nos attentes ! De Cadiz à Séville en passant par Jerez, Lebrija et Utrera, les plateaux se succèdent pour finir en apothéose par l'image incroyable des 30 artistes réunis sur scène.

A FUEGO LENTO - Cie Andrés Peña et Pilar Ogalla
CAFÉ CANTANTE - 10 Juillet - 21h
Le spectacle le plus ovationné par les spectateurs. Andrés Peña et sa compagne Pilar Ogalla offrent au public une création généreuse et renversante, dotée d'une grande énergie, avec en artiste invité le talentueux cantaor de Jerez Luis El Zambo.

LAS VOCES DE LA EXPERIENCIA - El Lebrijano et José de la Tomasa
CAFÉ CANTANTE - 10 Juillet - 19h30
Deux voix connues et reconnues, celles du Lebrijano Juan Peña et de José de la Tomasa résonnent tour à tour dans la salle du Café Cantante pour le plus grand plaisir des aficionados et des artistes présents ce soir-là. Un moment rare.

DEL PRIMER PASO
PLACE SAINT-ROCH - 10 Juillet - 19h
Beau succès pour le spectacle de rue orchestré par Rosario Toledo et David Palomar en plein coeur de la Place Saint-Roch sous un soleil de plomb. Les spectateurs sont moins nombreux que le lundi 7 au Midou mais chacun est très attentif à l'oeuvre qui a pour thème l'inspiration.

A MI AIRE - Cie Juan de Juan
CAFÉ CANTANTE - 9 Juillet - 21h
Un plateau en or pour accompagner le bailaor de Moron de la Frontera : José Valencia, El Pulga et La Tana au cante, la guitare de Dani de Moron... Une énergie impressionnante et un baile principalement axé sur le zapateo, mais qui laisse toutefois la part belle au cante.

COMPADRES - Niño de Pura & Manolo Franco
CAFÉ CANTANTE - 9 Juillet - 19h30
Belle complicité entre deux interprètes dont les guitares se complètent parfaitement. Toque nuancé mais énergique des deux artistes sur de très beaux thèmes dont un mélange de fandangos de huelva intitulé "Fantasia" et une fin de fiesta orchestrée par le divertissant Bobote.

GABAL - DONA & GUASA
ESPLANADE DU MIDOU - 9 Juillet - 19h
Spectacle de rue frais et très original par l'espiègle danseuse sévillane Angeles Gabaldon et le dj Guassa qui revisite la classique "Nana del Caballo Grande" en version electro aux sonorités indiennes.

LA SUSI
CAFÉ CANTANTE - 8 Juillet - 21h
Récital très attendu mais en demi-teinte pour la cantaora de Triana. On retiendra notamment son interprétation de la milonga "Si llegara a suceder" et l'ambiance formidable de la fin de fiesta créée par l'inimitable Bobote et la famille Amador.

LOS AIRES DE CADIZ - Cie Rosario Toledo
CAFÉ CANTANTE - 8 Juillet - 19h30
Vif succès pour la danseuse gaditane très bien entourée de chanteurs et musiciens hors-pairs : rien de moins que José Valencia, Juan-José Amador, Ricardo Rivera et Dani de Moron pour l'accompagner por malagueña, solea, siguiriya, tientos por tangos et aires de Cadiz. Ta güeno !


A CUATRO VOCES - Cie Eva La Yerbabuena
ESPACE FRANÇOIS MITTERRAND - 7 Juillet - 21h
La chorégraphe de Grenade rend hommage à quatre poètes espagnols marquants du XXème siècle dans un spectacle noir et d'une intensité déchirante. Mêlant danses flamenca et contemporaine, la création laisse néanmoins perplexes les aficionados en quête de flamenco traditionnel pour cette soirée d'ouverture.

En coulisses 

Carmen LEDESMA aide Concha VARGAS à se coiffer dans les loges de l'Espace François Mitterrand avant le spectacle "De La Mar Al Fuego".
Conférences 
  • VOYAGES LITTÉRAIRES ET INITIATIQUES EN TERRE D'IBERIE
    Intervenants : Francis MARMANDE et Yves HARTÉ

  • Francis Marmande, professeur de Littérature, musicien et grand connaisseur de la littérature espagnole est l'auteur de nombreux ouvrages et l'Espagne est son sujet de prédilection. Yves HARTÉ est quant à lui un grand conférencier également rédacteur en chef de Sud-Ouest, qui a obtenu le prix Albert Londres. C'est donc tout naturellement qu'ils nous parlent du lien étroit qui unit la littérature française à l'Espagne.
    On regrettera quelques digressions peu dignes d'intérêt qui s'éloignent du sujet principal. Mais lorsque les intervenants restent dans le cœur du sujet c'est franchement intéressant. Ils s'attardent sur les oeuvres de Prosper MÉRIMÉE et de Victor HUGO qui avaient chacun créé un personnage de gitane. Pour MÉRIMÉE c'était Carmen, en 1845, et pour HUGO ESMERALDA en 1831. Selon Francis MARMANDE, MÉRIMÉE se serait fortement inspiré pour écrire Carmen d'une légende andalouse racontant l'histoire d'un bandit de grand chemin, gitan et torero. Les intervenants passèrent ensuite rapidement en revue les auteurs ayant écrit sur l'Espagne, comme Théophile GAUTIER avec Capitaine Fracasse, Maurice BARRÈS ou bien encore George BATAILLE, référant majeur dans les récits hispaniques. Pour conclure une brève allusion au sujet qui nous passionne : on apprend que c'est Manuel DE FALLA et Federico GARCIA LORCA qui organisent le premier Concours de Grenade en 1922, auquel BATAILLE assista. Au total de nombreuses pistes à explorer pour les adeptes de la littérature.

  • RITO Y GEOGRAFIA DEL CANTE
    Intervenants : José-Maria VELAZQUEZ-GAZTELU et Javier PUGA

  • José Maria VELAZQUEZ-GAZTELU est une personnalité importante du monde du flamenco : directeur d'une émission de radio diffusée chaque samedi de 23h à 1h du matin sur la Radio Clasica qui dépend de la Radio Nationale d'Espagne, il est aussi et surtout à l'origine de l'Anthologie du cante flamenco que l'on connaît sous le nom de Rito y Geografia del Cante. C'est ce travail titanesque que José-Maria GAZTELU est venu présenter lors de cette conférence exceptionnelle à l'Auditorium de l'Ecole de Musique. Rito y Geografia del cante est une collection de cassettes videos (également remasterisées en DVD) qui recense des images d'artistes incontournables des années 70, et qui explique par exemple d'où viennent certains chants comme les carceleras, les fandangos de comptoir... Pour recueillir ces images, GAZTELU a assisté à des fêtes gitanes dans les familles de TERREMOTO, MORAO...nouant des amitiés avec les familles de Jerez et Lebrija. Les archives du cante flamenco de José-Manuel CABALLERO ont été une référence pour Rito y Geografia del cante. Ce travail prend en compte les aspects anthropologiques, sociaux, économiques, géographiques et historiques. Ainsi entre 1971 et 1973, 100 programmes sont réalisés suite à des voyages dans le Sud de la France, en Catalogne, Extrémadure, La Union, et bien sûr en Andalousie. Ce sont trois années de travail. Au total 217 interviews de chercheurs et personnes du monde du flamenco ont été réalisées. Pour conclure l'exposé, 20 minutes de documentaire concernant ce travail d'une valeur inestimable furent diffusées.

  • FLAMENCOS DE GAÑANIA
    Intervenants : Estela ZATANIA et Nadia MESSAOUDI

  • Estela ZATANIA est une ancienne cantaora qui a fait partie de la compagnie d'EL GRECO. Elle a arrêté sa carrière d'artiste pour se consacrer à la recherche. Depuis elle travaille pour le site deflamenco.com et divers medias. Son ouvrage est consacré au flamenco de la Basse-Andalousie. Sur les 40 personnes interviewées, 16 interviews ont été retenues.
    Les gañanias étaient les logements collectifs dans les cortijos (fermes). Il y en avait essentiellement dans les campagnes de Jerez, Lebrija et Utrera. Elles ont existé pendant trente ans de 1939 à 1970, depuis l'époque qui suit la fin de la guerre civile espagnole jusqu'à l'ère de l'industrialisation. Deux facteurs ont favorisé la naissance des gañanias : la pauvreté après la guerre et la nécessité de main d'œuvre dans les campagnes où se trouvaient les gitans de Jerez, Lebrija et Utrera. Les conditions de vie dans les gañanias pour les gitans étaient difficiles. Ils n'avaient pas d'eau ni d'électricité, dormaient sur des pailles de pois-chiches, n'avaient aucun loisir et mangeaient à chaque repas un plat à base de pois-chiches. Il n'y avait pas de radio, pas de jeu de cartes, pas de moyens de locomotion. Le premier village était à 40 km à pieds. Alors pour se divertir, les gitans chantaient le flamenco dans les gañanias. Ils connaissaient tous les codes, les rythmes, il y a donc eu une transmission orale. Cette transmission orale est importante car cela oblige à donner sa propre personnalité à ce que l'on a appris. Estela Zatania a classifié cette transmission en deux catégories qu'elle a elle-même déterminées : une transmission verticale générationnelle, et une transmission horizontale, entre villages et entre familles. C'est de là qu'est née la richesse du flamenco. De plus, pour la première fois la femme était autorisée à chanter en dehors du foyer familial. Les cortijos deviennent donc des familles étendues au sein desquelles les femmes peuvent s'exprimer publiquement. Tout est prétexte à faire la fête et on organise même des mariages fictifs.
    Estela passe ensuite en revue la mine d'or de photos et citations qui illustrent son livre : on y voit des membres éminents des familles de Lebrija, Jerez, mais aussi un portrait d'Antonio Mairena, qui n'a jamais travaillé dans les champs mais allait souvent écouter les cantes dans les gañanias. Bravo à Nadia Messaoudi pour sa traduction simultanée fluide et fidèle. Suite à l'interrogation inquiète d'un spectateur qui s'inquiétait de voir se perdre ce patrimoine, Estela affirme qu'il existe de jeunes artistes qui sont les héritiers et gardiens de cette tradition en citant David Palomar qui s'est beaucoup inspiré d'EL CHOZAS.

  • LE FLAMENCO ET LE POUVOIR
    Intervenants : Juan Manuel SUAREZ JAPON et Javier PUGA

  • Juan Manuel SUAREZ JAPON a été Ministre de la Culture et occupe actuellement le poste de Recteur de l'Université Internationale de Séville. Il est écrivain et conférencier et va même faire un cadeau à l'auditoire en faisant son exposé en français.
    SUAREZ JAPON raconte comment peu à peu l'aide financière des pouvoirs publics est devenue indispensable au flamenco. A l'origine ce sont les latifundios, grand propriétaires terriens qui ont favorisé la professionalisation de l'art flamenco en jourant le rôle de mécènes. Il y avait aussi les fonds privés versés par les aficionados ou les confréries religieuses. C'est ainsi que sont nés les premiers grands festivals, comme la Llave de Oro du cante.
    Mais c'est le développement des Pouvoirs Publics qui a véritablement transformé la réalité flamenca par son soutien financier et la reconnaissance du flamenco comme patrimoine culturel régional. Depuis la création de la Junta de Andalucia en 1992, le flamenco est pris en compte comme élement du patrimoine culturel à part entière. Un bien patrimonial doit être transmis aux générations futures. On passe ainsi d'un compromis moral à une obligation légale qui justifie donc la présence des pouvoirs publics. C'est ainsi qu'on été mis au point des programmes de recherche, de conservation, de diffusion et de promotion de l'art flamenco. Des institutions spécifiques comme le Centre Andalou du Flamenco et L'Agence Andalouse pour le Développement du Flamenco ont été créées. Il serait donc impossible de soutenir le flamenco sans les pouvoir publics, mais celui-ci doit être en contrepartie rentable. Antonio Machado ALVAREZ a dit que c'est ce que le public achète qui déterminera l'avenir de cet art.
    Mais le flamenco n'est pas le seul à recevoir de l'argent public, il en reçoit au même titre que la musique classique, l'Opéra, les musées. Il faut que le flamenco soit sur le même pied d'égalité que les autres musiques, ce que défend Manolo SANLUCAR, qui préconise que la guitare flamenca soit enseignée dans les conservatoires de musique. Une demande a été faite auprès de L'UNESCO pour que le flamenco soit classé comme patrimoine oral immatériel. Il a été répondu négativement car selon l'Unesco le flamenco est un art émergent, vivant, et non affecté par la menace de la perte de ses valeurs.
    Toutes ces idées évoquées par Juan Manuel SUAREZ JAPON seront prochainement développées dans un ouvrage.
    Multimedia 

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    Retrouvez toutes les vidéos sur la Télé du Festival

    Lire aussi les interviews réalisées cette année de trois artistes présents au Festival de Mont-de-Marsan
  • Eva La Yerbabuena
  • José Valencia
  • David Palomar

    Et les comptes-rendus en images de la dessinatrice Lilounobody qui a croqué le meilleur des artistes !

    Voir aussi les photos de Paco Sanchez sur Universo Flamenco et celles de Claude Bougard sur Plaisir de la photo

  • Interviews 

    LA LUPI
    9 Juillet

    RAFAEL RODRIGUEZ
    9 Juillet

    JAVIER PUGA
    10 Juillet

    NANO DE JEREZ
    12 Juillet

    Un peu d'histoire... 
    Le Festival "Arte Flamenco" de Mont-de-Marsan a été créé il y a vingt ans grâce notamment au concours d'Antonia EMMANUELLI, rapidement rejointe par Javier PUGA qui prend en 1990 la direction artistique du Festival. Mais il n'existerait pas sans le soutien financier du Conseil Général des Landes. Sa renommée vient de l'excellent accueil réservé aux artistes et aux stagiaires, mais surtout grâce aux artistes prestigieux qui ont foulé la terre Landaise. CAMARON DE LA ISLA, PACO DE LUCIA, PEDRO BACAN, TOMATITO...on ne compte plus les artistes de qualité qui se sont produits au Festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan.
    Nouveautés 

    Cette année, comme pour mieux marquer le coup, le Festival fait peau neuve avec plusieurs nouveautés : tout d'abord l'ouverture d'un Village du Festival situé sur l'Esplanade du Midou, au sein duquel on peut trouver une boutique offrant des produits dérivés de la manifestation, notamment un coffret DVD intitulé "Connexion Francesa" qui retrace l'histoire du Festival à travers des interviews d'artistes judicieusement choisis, mais aussi des débardeurs à l'efigie du XXème Festival, des éventails, des sacs à chaussure, et enfin les deux magnifiques livres rétrospectives des Xème et XXème anniversaires du Festival.

    Les salles de spectacle aussi ont eu droit à un relooking. Le Café Cantante, dont l'entrée se fait à présent par le parking à l'arrière de la Place Saint-Roch comporte une annexe permettant pour la somme de 5 euros de visualiser le spectacle en cours sur écran géant. Les tables de la Bodega ont disparu pour laisser place à des rangées de chaises. Tout cela dans le but d'accueillir plus de spectateurs. Tout a été pensé pour les aficionados : les absents peuvent suivre le Festival quotidiennement avec la Télé du Festival sur le site internet du Conseil Général des Landes, et ceux qui ont la chance d'être sur place bénéficient à présent de navettes pour les emmener dans les salles excentrées comme l'Espace François Mitterrand ou le Hall de Nahuques, et peuvent exercer leur talent dans un nouveau lieu qui leur est réservé deux soirs durant la semaine de 23h à 2h du matin dans le cadre de Scènes Ouvertes, le Café Music. D'habitude fréquenté par les amateurs de musiques actuelles et amplifiées, ce lieu a vu se produire des artistes comme Gerald DE PALMAS, ZEBDA ou LA GRANDE SOPHIE. C'est d'ailleurs ce site qui accueille les stagiaires lors du pot d'accueil du Dimanche 6 Juillet à 19h. Et ce soir-là est de bon augure pour le Festival, la magie du flamenco opère : nombreux sont les élèves à s'élancer sur la piste pour danser les sévillanes et les artistes donnent le ton de la semaine en se lançant dans une juerga endiablée : Junco au cante, La Lupi au baile por buleria, même Milagros Mengibar bien que vêtue d'un tailleur strict se prête au jeu. Le XXème Festival est ouvert !

    Expositions 

    En marge du Festival le public pouvait assister à des expositions de photographies de Pierre-Louis BANCAL ou de la peintre Bordelaise CRISTINA, mais aussi et surtout à l'exposition "Regards Croisés" au Musée Despiau-Wlérick, rétrospective de photographies du Festival, dont le vernissage eût lieu en présence du Président du Conseil Général des Landes Henri Emmanuelli qui célébrait ainsi l'ouverture du XXème Festival Arte Flamenco.

    Stages 

    Le 5 Juillet, c'est l'arrivée des stagiaires qui ont choisi pour la majorité l'hébergement au Lycée Victor Duruy, dont le coût à la semaine, très abordable n'excède pas le prix d'une nuit dans un hotel deux étoiles. C'est ainsi qu'un long cortège de valises traverse la rue Gambetta pour se rendre au fameux Lycée. Les chambres de quatre personnes se remplissent à vue d'œil...force est de constater que la population est essentiellement féminine. Marseille, Perpignan, Bordeaux, Besançon, Lille...et beaucoup de parisiens, les aficionados proviennent de chacun des coins de l'Hexagone, et pour plusieurs c'est le 1er Festival.

    Le 6 Juillet c'est le début des stages. Les stagiaires sont encore frais et découvrent les chorégraphies concoctées par leurs professeurs de baile (LA LUPI, Lourdes RECIO, Pastora GALVAN, EL JUNCO, Andres PEÑA ET Milagros MENGIBAR), tapent des mains avec un BOBOTE très content de ses disciples pour le premier jour ou David EL GAMBA de Jerez, accompagnent le baile avec le guitariste Rafael RODRIGUEZ, le cante avec Keko BALDOMERO ou bien se perfectionnent avec Ricardo RIVERA ou débutent avec Pierre PRADAL...

    Certaines des danseuses ont choisi de faire trois voire quatre stages en comptant les palmas. Sachant que le coût est dégressif en fonction du nombre de stages, c'est tentant mais difficile physiquement, même si le déjêuner copieux à l'Auberge Landaise permet de tenir toute la journée. Les stages ont lieu à l'Ecole de Musique pour les niveaux intermédiaire et avancé, et au Théâtre Municipal pour les niveaux débutant et initié.

    Cette année, l'ambiance est à la fête car deux nouveaux stages ont fait leur apparition : Baile de Fiesta et Compas de Fiesta.
    A la fin de la semaine, chacun des 261 stagiaires s'est vu remettre un diplôme certifiant sa participation au cursus. Nombre d'entre eux ont fait écrire dessus un mot par les maestros, certaines ont même eu droit à une mention particulière comme "Tienes mucho arte". Olé !

    TEMOIGNAGES

  • JOANNA, 28 ans, enseignante, Surgères
    Les stages se sont très bien déroulés, nous avons eu des professeurs extraordinaires, qui en plus du baile enseignent ce qu'est le flamenco, pas seulement des pas. LA LUPI est un personnage incroyable qui te donne de l'amour, du respect, et à la fin du cours j'ai pleuré. Andrés PEÑA est un très bon prof. L'organisation est super. Une spéciale dédicace à Suzanne et Carolina de l'organisation, ils sont tous formidables. L'hébergement au Lycée est très bien, ça permet de se rencontrer, même si j'avais les moyens d'aller à l'hôtel j'irais quand-même au lycée ! Ca serait bien pour l'année prochaine d'avoir un endroit pour répéter avec du parquet, et le Café Music devrait être ouvert toute la journée !
  • YASMINA, 33 ans, Paris
    La XX° édition du Festival de Mont de Marsan a été pour moi une grande première. Tout d’abord parce que c’était la première fois que je participais à ce Festival, et ensuite car je n’avais encore jamais pris de cours de danse en dehors de Paris. Autant dire que j’ai été vraiment gâtée par cette grande première ! Tout d’abord la programmation du Festival était vraiment de qualité avec de bons artistes, accessibles pour la plupart d’entre eux car quelque part nous participions tous à la même fête pratiquement sans barrière entre artistes, artistes-professeurs, stagiaires...
    Ensuite, la ville de Mont-de-Marsan vit pleinement au rythme du Flamenco pendant toute une semaine. Du lever au coucher (avec souvent à peine quelques heures d’intervalle entre les deux), toute la journée peut facilement être consacrée uniquement au Flamenco (de toute façon c’est pour ça qu’on vient !) entre les cours, les conférences, les nombreux spectacles. Parfois même il faut faire des choix. Quant à moi, j’ai choisi de suivre les conférences dont une a particulièrement attiré mon attention : Flamencos de Gañania d'Estela Zatania. Son intervention m’a donné envie de lire son livre rempli de témoignages que je trouve très touchants de ces premiers "paysans – cantaores". Pour ce qui est du stage, j’ai fait partie des privilégiés qui ont suivi le stage de danse de Pastora Galvan (niveau intermédiaire). Pour moi, cela a été très intéressant de suivre les cours d’une professionnelle venant d’Andalousie (et quelle professionnelle !). Même si c’est une évidence quand on aime le baile, cela m’a vraiment motivée pour aller suivre des cours en Espagne.
  • Festival parallèle 

    Des spectacles gratuits de flamenco dit "non-traditionnel" étaient prévus chaque soir à la Bodega, un grand chapiteau sous lequel les spectateurs pouvaient découvrir des formations telles que VAIVEN. La soirée se poursuivait aussi tous les soirs au rythme des sévillanes et rumbas au bien nommé bar Le Dix Bis.

    Bilan 

    Beaucoup de points positifs. Côté spectacles, le choix d'avoir réduit le nombre de spectacles à l'Espace François Mitterrand au profit du Café Cantante est judicieux, ce site étant mieux adapté à l'Art Flamenco. La qualité sonore des représentations fût très bonne, bravo à l'équipe technique. Côté nouveautés, l'ouverture du Café Music est intéressante mais elle aurait peut-être dû être annoncée plus tôt afin que les jeunes artistes puissent se préparer, apporter une maquette à faire écouter...En ce qui concerne la formation les stagiaires ont été particulièrement séduits par la pédagogie de LA LUPI et souhaitent la voir revenir l'an prochain. Attention au sureffectif dans certains stages dont la qualité a donc été légèrement altérée.
    Il manque encore quelques éléments pour que Mont-de-Marsan soit un festival complet. Le choix de ne pas dispenser de stage de cante est discutable. On n'apprend pas à chanter le flamenco certes, mais des cours de perfectionnement, l'apprentissage de nouvelles letras, la possibilité de chanter avec la guitare sont des requêtes exprimées par de nombreux aficionados et sont utiles dans la compréhension de ce qui fait l'essence du flamenco.
    Au final un Festival grandiose placé sous le signe de la convivialité, accueillant un panel de talentueux artistes absolument impressionnant. A conseiller à tous les aficionados !


    Remerciements aux organisateurs du XXème Festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan, en particulier à Garmina DERBAL, Lionel NIEDZWIECKI, Monique CASTAIGNEDE. Merci au Photographe de flamenco Paco SANCHEZ pour son soutien. Merci à Muriel MAIRET pour ses photos. Merci à tous les artistes. Et comme toujours, aux nouvelles jolies rencontres faîtes durant le Festival : la pétillante Joëlle de l'association Bailar La Vida à Marseille, le sympathique Lorenzo Ruiz de la Reja à Rivesaltes, les adorables aficionadas de Besançon, de Perpignan et d'ailleurs...et La Lupi qui nous a tant appris.

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    Flamenco-Culture.com - Murielle TIMSIT - Le 13/07/2008